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Brice Hortefeux manque de doigté

Un lapsus, c’est comme un Arabe. Pour reprendre l’heureuse formule de Brice Hortefeux, « quand il y a en a un, ça va… C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Ainsi en va-t-il désormais de l’accumulation de bévues verbales commises récemment par des membres éminents de l’UMP.

 Après le porte-parole du gouvernement Luc Châtel, s’imaginant devenir Premier ministre, et la députée européenne Rachida Dati, déplorant la « quasi-nullité de la fellation », c’est au tour du ministre de l’Intérieur de laisser s’exprimer, dimanche soir au micro de RTL (à la 38ème minute), une singulière vision des choses.

A propos de certains fichiers policiers, et de leur éventuelle illégalité, il indique en amont, au cas où cela ne serait pas évident, ne pas entretenir de « manie » dans ce domaine avant d’ajouter : « Il y a deux fichiers majeurs : le fichier des empreintes génitales et le fichier des empreintes génétiques ».

Son interlocuteur, Yves Thréard du Figaro, n’a pas osé le corriger, pas plus que l’animateur du débat Jean-Michel Apathie. Sans doute préoccupé par son combat personnel contre la polygamie, ainsi que par d’autres sujets abordés durant l’entretien -comme la « menace islamiste à l’échelon mondial » et « cette femme kamikaze susceptible de perpétrer un attentat sur le territoire national »-, Brice Hortefeux aura, bien évidemment, confondu les termes « génitales » et « digitales ».

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Une minute plus tard, le ministre continue de s’emballer, toujours à propos de la légalité des fichiers informatiques, et trébuche à nouveau sur ce thème qui lui est visiblement délicat à formuler dans les termes adéquats. A 39’40, il parle ainsi de « gé-généatique »  au lieu de « génétique ». Un audacieux néologisme contractant la génétique et le génital, probablement.

Jeux de mains, jeux de vilains

Connus dans le cénacle de la vie politique pour s’accorder mutuellement un mépris cordial, les deux sarkozystes radicaux, corps et âme, que sont Rachida Dati et Brice Hortefeux semblent partager la même inspiration –en-dessous de la ceinture- quand il s’agit de laisser fourcher leur langue. Une manière commune d’appréhender le monde qu’il serait trop facile de tourner rapidement en dérision. Comme le rappelait le philosophe Jean Baudrillard, « toute grande pensée est de l’ordre du lapsus ».

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