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“La sexualité en Islam a une portée spirituelle”

Quelles sont les pratiques sexuelles permises par l’islam ? La sexualité en dehors du mariage est-elle autorisée ? La demande du certificat de virginité exigée par certaines familles est-elle “halal ” ? La sexualité peut–elle être séparée des sentiments ? Amira nassi, auteure du « Manuel des corps mariés » aux éditions L’éclipse, a répondu à toutes les questions que vous avez été très nombreux à lui poser.

Lamra : Dans le cas où une femme a des soucis gynécologiques et ne peut pas avoir de rapport tous les jours, alors que son mari voudrait en avoir tous les jours. Est-ce haram de refuser ?

Si vous souffrez de problèmes gynécologiques et que vous ne pouvez pas « supporter » la pénétration, surtout abstenez-vous ! Parlez-en tout d’abord à votre médecin et discutez de vos maux avec votre conjoint de façon franche… Un mari avenant et sensible ne peut que vous épauler et comprendre la situation.

Sachez néanmoins que la relation sexuelle entre époux ne se réduit pas à la seule pénétration. Pour éviter que l’un ou les deux subissent une frustration accumulée, vous pouvez très bien avoir des moments de tendresse, de complicité et de sensualité avec votre partenaire, sans forcément passer par la pratique du coït…

Farouk 33 : Un musulman peut-il se marier avec une personne de confession juive ?

Si les deux partenaires se rejoignent dans un même projet de vie, si entre eux se sont construits une affection mutuelle et un respect des différences et surtout s’ils arrivent à « dépasser » les problématiques de la situation au Proche-Orient (sujet qui peut engendrer des conflits internes tellement les débats peuvent être passionnés sur ce sujet), rien de religieux ne s’oppose objectivement à l’union de ces deux êtres.

En effet, en théorie, un musulman peut épouser une juive puisque par principe, elle fait partie des « gens du livre ». A eux ensuite de relever le défi que représente la mixité religieuse dans un couple.

Amin : Pendant l’acte intime qu’est-ce qui n’est pas permis ?

Concernant les pratiques sexuelles à l’intérieur du couple légitime, seules la sodomie et la pénétration pendant les règles (ou les lochies) sont explicitement interdites par l’Islam. L’acte sexuel n’est pas non plus permis pendant la journée du Ramadan et lorsque les fidèles sont en état de sacralité lors du pèlerinage (hajj).

Espoir : J’ai 3 questions à vous poser :

1. Quel est l’age idéal pour recevoir une éducation sexuelle ?

2. Qui est le mieux placé pour l’accomplir dans le cas où la mère (par pudeur) refuse d’aborder le sujet.

3. L’éducation sexuelle est-elle obligatoire ? Dans d’autres pays, beaucoup n’en ont jamais reçu et pourtant ils sont épanouis après le mariage.

1. Le meilleur moment pour renseigner son enfant sur la sexualité est lorsque ce dernier pose lui-même une question. Dans une famille qui valorise la franchise et le respect de chacun de ses membres, ces interrogations surgissent tout naturellement… dès 3 ans.

2. Souvent les parents ressentent de la gêne à parler de ce sujet avec leurs enfants. Cela peut être dû à un manque d’information pour répondre aux questions de leurs petits, à la peur de trop en dire ou à la crainte de leur donner de « mauvaises idées », à la honte et aux tabous hérités de la culture d’origine, etc. L’introduction d’une tierce personne dans cette éducation peut alors s’avérer être très intéressante (l’école, les structures extrascolaires, les associations, les mosquées, etc.).

Cette éducation (prévention/connaissance de son corps/compréhension de la chasteté et de la sexualité à venir, avec un discours positif) n’est donc pas réservée à une seule personne mais à tous (parents, enseignants, éducateurs, grands frères, etc.). Chacun y participe selon son degré d’investissement, d’implication et de connaissances. L’idéal étant encore la complémentarité éducative….

3. Chacun est en droit de réclamer une éducation sexuelle digne de ce nom. C’est important par exemple, de très tôt expliquer aux enfants qu’il y a des comportements qui ne sont pas normaux et qu’il faut, si cela venait à se produire, en parler très rapidement à un adulte (attouchements sexuels, comportements incestueux, etc.). Car, le manque de communication et le tabou mal placé peuvent briser des vies et engouffrer des enfants/ados et des jeunes gens dans l’enfer de l’inceste et de l’abus sexuel.

De plus, s’informer sur le fonctionnement de son corps en général et de sa sexualité en particulier (et celle du sexe opposé) me paraît être un élément fondamental de l’épanouissement sexuel du couple en devenir.

Hboudj : Peut-on utiliser des contraceptifs ? Si oui, lesquels sont religieusement légaux ?

Aucun texte religieux n’est assez explicite pour interdire le fait d’espacer les grossesses ou d’en limiter le nombre. Par conséquent, si une fécondité excessive empêche les parents d’élever correctement leurs enfants, l’espacement des naissances – par le biais de la contraception temporaire – est permis par la grande majorité des juristes musulmans.

Pour cela, plusieurs moyens provoquant une infécondité passagère sont à votre disposition : l’implant progestatif, le patch ou timbre oestroprogestatif, l’anneau vaginal, le stérilet, les spermicides, le diaphragme, le préservatif féminin ou masculin et surtout la pilule (qui reste le contraceptif le plus utilisé par les femmes).

Pour connaître le moyen de contraception qui vous correspond le mieux, parlez-en directement à une gynécologue. Elle saura vous orienter et répondre à vos questions.

 

Certains disent que c’est l’Islam qui impose de refaire son hymen quand on a déjà eu des rapports sexuels, quand pensez-vous ?

Il arrive que pour « réparer » leur passé sexuel, certaines femmes songent à recréer leur hymen par le biais de la chirurgie (l’hymenoplastie) ; la nouvelle peau est censée durer jusqu’à la – première – prochaine pénétration et permettre ainsi que le saignement ait bien lieu lors de la nuit de noce. Il est important de rappeler que pour la religion musulmane, cette intervention n’a aucun sens… et elle ne doit surtout pas être justifiée par celle-ci. En effet, même si la chasteté est une valeur importante de l’Islam, le fait que les époux soient vierges lors de la nuit de noce, ne constitue pas une condition sine qua non pour valider un mariage musulman. D’un point de vue purement islamique, les époux (homme et femme) n’ont donc pas à prouver leur « état sexuel » !

Et dans les faits, il doit rester cantonné à l’intimité de chacun. Même si l’idéal amoureux sous-entend, bien évidemment, que les partenaires installent entre eux une liberté de paroles, sans que certains sujets ne virent au cauchemar.

Si la femme (ou l’homme) considère avoir transgressé les règles de l’Islam et qu’elle « regrette » intimement ses activités, elle entamera une démarche spirituelle, sincère et active, de pardon et de repentir devant Dieu et uniquement devant Lui… sans intermédiaire et sans « supercherie ». Pour les croyant(e)s, le repentir sincère devient par principe, le seul véritable « effaceur » des transgressions reconnues… au-delà de ce que peuvent en penser certains esprits machistes.

Omeya : La sexualité entre un homme et une femme (dès l’instant qu’ils sont mariés devant Dieu) n’a rien de pêché, de honteux ou d’immoral. L’homme doit satisfaire son épouse et vice-versa. Y a-t-il certains paramètres à prendre en compte ? (propreté des époux, invocations)

Effectivement dès lors que la sexualité s’exprime dans le cadre légitime du mariage, toute culpabilité et gêne entre époux doit tendre à disparaître. La vie intime des musulmans doit baigner dans une atmosphère de respect, de jeux, de désir et de consentement mutuel. Les relations sexuelles dans ce contexte particulier sont encouragées et considérées comme des aumônes que l’on offre à son partenaire et comme des actes d’adorations vis-à-vis de Dieu. Pour répondre à votre question « quel paramètre prendre en compte ? », je citerai celui-ci : se méfier de la monotonie ! Car le train-train de la vie quotidienne peut vous laisser penser que tout est acquis et que par conséquent, puisque vous êtes mariés, il n’y a plus d’efforts à faire !

Or, tout le monde s’accorde à le dire : la monotonie, la négligence et le laisser aller sont à long terme, les pires ennemis des époux (les musulmans sont tout aussi concernés !). De temps en temps, mettre du piment dans les ébats amoureux est donc essentiel afin de revivifier la passion du couple. Pour se faire, il existe de nombreux moyens et chaque femme a assez d’imagination pour savoir comment séduire celui qu’elle aime.

Rappelons simplement que le fait d’être « sexy » à l’intérieur du foyer (en privilégiant la fantaisie pendant les relations sexuelles, les jeux de rôles, la lingerie fine, le maquillage, les parfums, les nouvelles coiffures, la propreté, etc.) fait partie intégrante de la philosophie du mariage en Islam. Par ce biais, l’épouse dans un esprit de séduction perpétuelle, protège son partenaire de toutes les concurrences « déloyales » et des tentations que son mari subit et vit à l’extérieur de la maison. Idem pour l’homme évidemment…

Selma : J’ai 20 ans cela fait plus d’un an que je suis avec mon ami et nous avons eu notre première relation sexuelle au bout de plusieurs mois. Pour lui ce n’était pas la première fois mais pour moi oui. Mes parents sont très pieux et ne sais pas comment réagir, car j’ai manqué à un grand principe. Que me conseillez-vous de faire ?

La première question que vous devez vous posez est la suivante : quel rapport avez-vous avec l’Islam et comment intégrez-vous cette religion dans votre projet de vie ?

Car vous l’avez compris, la religion musulmane ne reconnaît l’expression de la sexualité que quand les deux partenaires sont unis devant Dieu. Cette directive signifie qu’il faut tendre vers la chasteté pendant toute la période qui précède – que l’on soit un homme et une femme.

Sachez qu’on ne peut comprendre cette injonction que si on se plonge dans une démarche active et spirituelle et ce, afin d’avoir une vision globale et profonde de la religion. Car la chasteté est un véritable défi personnel et l’enseignement prophétique est sur ce point précis, complètement en porte à faux avec l’idée des « mœurs libérées » prônées par les médias et dans la société en général. En d’autre termes, elle n’a de sens qui si on lui donne un sens… car la chasteté ne s’impose pas, elle se choisit.

Vous faites référence à vos parents… Attention à la « vision traditionnelle » de la religion ! Vous êtes majeure et donc seule responsable de vos actes devant Dieu. Inutile donc de leurs en parler. Ils ne pourraient pas forcément comprendre et vous risqueriez de les blesser et de créer des cercles infernaux et conflictuels. D’autant plus qu’en Islam, il n’est pas sain de mettre en avant ses « péchés ».

Est-ce « sérieux » avec ce garçon ? Envisagez-vous une relation solide avec lui ? Un mariage ?

Si la réponse est oui et que vous avez des remords… parlez-en avec lui et tentez d’opter pour la patience, tout en essayant au maximum de rapprocher la cérémonie religieuse (le « halal ») par exemple.

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Il est vrai que résister à l’attraction que l’on ressent quand on amoureux est un véritable défi, je vous l’accorde, mais patienter et vivre les choses dans une atmosphère décomplexée et saine, pendant le mariage, n’en sera que plus jouissif. Inch’Allah.

Dernier conseil : essayez de vous ré-orienter vers les préceptes islamiques et de re-découvrir l’essence de cette religion, au-delà de l’héritage culturel. Puisse Dieu vous aidez dans votre cheminement. Bon courage à vous…

Merrouane : Nous vivons dans des sociétés où les individus sont constamment sollicités sexuellement. Est-il « raisonnable » d’exiger que la sexualité ne puisse s’exprimer que dans le mariage ?

J’ai plus ou moins répondu à cette question précédemment. Il me semble effectivement que la chasteté est le principal défi des croyants au 21ème siècle. Mais, elle fait partie de l’éthique religieuse et de ce fait, c’est une ligne de conduite que tente, tant bien que mal, de respecter les personnes désireuses de pratiquer correctement leur culte.

Il est vrai néanmoins, que de demander aux jeunes célibataires de « patienter » ou de « jeûner » n’est pas une solution définitive. L’isti’faf coranique (la chasteté dans la seule dimension de la privation) est à comprendre comme une étape temporaire à observer.

L’Islam propose toujours une solution facile en échange et cela doit se traduire par un mariage facilité et précoce, à l’image du mariage du Prophète (pb). Il doit être avant tout l’expression d’une union entre deux êtres qui s’aiment et s’acceptent, loin du marchandage et des tracas liés aux finances imposées arbitrairement dans certaines cultures pour fêter l’événement. Il va sans dire que les parents ont une grande responsabilité quant au climat difficile qui règne. Il faut avoir le courage de le dire en toute sincérité et on ne doit pas oublier les besoins naturels de nos enfants.

Fadéla : Certaines familles exigent avant le mariage un certificat de virginité. Que pensez-vous de cette pratique ?

Dans certaines cultures, la virginité féminine est traditionnellement associée à la présence de l’hymen et cette caractérisation est parfois utilisée pour prouver qu’une jeune fille est encore vierge avant de se marier. L’examen de confirmation (« certificat de virginité ») se fait donc généralement chez une gynécologue, par observation directe de l’entrée du vagin.

Cependant, cette pratique d’authentification se heurte à un problème médical, car on ne peut certifier l’absence ou la présence d’une sexualité prénuptiale, même en cas de rupture évidente de l’hymen. De plus, cette membrane, existant sous plusieurs formes, n’est aucunement la garante d’une quelconque virginité. Cette pratique est le fruit d’une méconnaissance du corps de la femme et d’un mélange entre culture, tradition et religion. Car que l’on soit bien clair ! Cette pratique n’est pas une directive imposée par l’Islam…

Farouk : Durant le mois de ramadan, il m’arrive d’avoir de mauvaises pensées. Je me sens un peu coupable. Que pourrais-je faire lorsque je suis dans cette situation ?

Mauvaises pensées ? S’agit-il de rêves érotiques pendant votre sommeil ? Si c’est le cas, refaites simplement vos grandes ablutions si vous constatez des pollutions nocturnes. Cet état étant indépendant de votre volonté, il n’a aucune conséquence sur votre jeûne du Ramadan.

S’il s’agit d’autre chose, sachez que l’être humain subit continuellement les propositions alléchantes de son âme, sans distinctions entre ce qui est bien et mauvais. Le fait de maîtriser son corps est alors une action méritoire. Quiconque a l’intention de faire du mal puis s’en abstient se verra rétribué d’une bonne action, comme le confirme une tradition prophétique.

Nous ne sommes pas des anges et Dieu, notre Créateur, qui est très proche de nous, sait bien ce que notre âme nous susurre. Aussi faut-il demander son aide lors des moments de faiblesse et demander pardon lorsque, malgré nos précautions, le péché a lieu.

Imeniya : Est-ce normal de ne pas connaître l’orgasme après 2 ans de mariage ?

Il semblerait que la majorité des femmes aient besoin d’un certain « apprentissage » (qui peut durer quelques mois ou davantage) pour ressentir un orgasme. Il peut être important de le savoir, de façon à se donner le temps d’apprendre et à ne pas s’enfermer dans une situation angoissante.

Sylvaine : Est-il vrai que l’islam interdit la masturbation féminine et masculine. Qu’en pensez-vous ?

La masturbation est une pratique sexuelle consistant à se provoquer de l’excitation, en stimulant les parties génitales à l’aide des mains ou d’objets jusqu’à atteindre l’orgasme. Que l’on soit une femme ou un homme, ce plaisir solitaire (lié à des scènes érotiques imaginaires) ne rentre pas dans la définition de la sexualité en Islam puisqu’il s’exerce en dehors du couple. Cette attitude est considérée pour la plupart des savants religieux comme étant une déviance et la qualifie de péché (il y a cependant une divergence chez les juristes quant au fait de savoir si cela relève de l’interdit formel ou de la permission pour cause de nécessité).

Par la force des choses, cette pratique génère souvent chez les croyants une profonde culpabilité et si cela vient à se répéter, un réel sentiment de désespoir ! C’est pour cette raison qu’il est vivement conseillé aux jeunes gens de « tout faire » pour fonder un foyer le plus rapidement possible, afin de vivre une interdépendance sexuelle saine avec un partenaire légitime. Attention cependant à ne pas réduire le mariage à sa dimension biologique ! Il faut certes encourager les musulmans à se marier tôt, à condition de les responsabiliser sur le sérieux de cette démarche.

Pour ceux qui n’ont pas encore réuni toutes les exigences nécessaires à une union légale, le Prophète (pb) a conseillé la pratique du jeûne comme moyen d’apaiser les ardeurs. Il leur est également recommandé d’occuper le temps libre par des activités permettant d’évacuer les tensions accumulées (sport, engagement associatif, lecture du Coran, etc.).

Toutefois, l’effort principal nous semble-t-il, réside dans la lutte contre le flot continu d’images ingurgitées (télé, panneaux publicitaires, etc.), car les visions mémorisées de corps dénudés alimentent considérablement les fantasmes. Il est par conséquent, très important de limiter la convoitise des yeux dans son quotidien.

Cependant, malgré un environnement spirituel favorable et une volonté sincère de ne pas sombrer dans la “pratique de la masturbation”, il peut arriver que les jeunes (et les moins jeunes) aient des pulsions sexuelles qu’ils ne peuvent repousser et qui, si elles ne sont pas assouvies, conduisent très vite à la « débauche ». Dans ce cas, face à deux maux (la fornication ou la masturbation), certains savants musulmans autorisent le moindre mal, à savoir l’assouvissement personnel et solitaire.

Quoi qu’il en soit, dans une société où il est « cliniquement » anormal qu’un jeune ne vive pas librement sa sexualité et où le fait de rester vierge jusqu’au mariage relève de la « sainteté » ou de « l’obsolète », la masturbation non excessive comme dernier recours est un moindre mal et elle ne doit aucunement freiner ni décourager les fidèles, hommes et femmes, dans leur quête de Dieu. Il convient malgré tout, d’être relativement discret sur ces pratiques, d’accepter ses faiblesses tout en recherchant à s’améliorer, de demander pardon au Tout Miséricordieux et pour finir, de faire une bonne action qui effacera la mauvaise.

Ghalia : Je vais me marier très prochainement et j’appréhende mon premier rapport sexuel. Pouvez-vous me conseiller ?

Achetez l’ouvrage « Le manuel des corps mariés ». Il vous donnera quelques clés de compréhension et des conseils plus ou moins pratiques, afin de vivre « la (les) première(s) fois » dans la sérénité et dans l’affection. Que Dieu bénisse votre union.

Nasser : Dans les pratiques sexuelles, qu’est ce qui est interdit par l’Islam. Je vais oser une question osée et je m’excuse pour cette audace. La fellation est-elle permise ?

La fellation se définit comme étant un acte sexuel consistant à exciter les parties génitales de l’homme par des caresses buccales de sa partenaire. Même si certains savants condamnent plus ou moins sévèrement cette pratique (considérée proche de la bestialité), la plupart sont d’avis que, n’ayant pas été explicitement interdite dans les références premières (comme la sodomie ou la pénétration pendant les règles), elle reste permise à partir du moment où les deux époux y consentent.

Nabila : Est-ce que l’Islam condamné l’IVG ?

La religion musulmane ne condamne ni l’IMG (interruption médicale de grossesse) ni la fausse couche : ces interruptions s’installent dans un contexte particulier et indépendant de la volonté des parents. On peut légalement (du point de vue islamique et de la loi française) pratiquer un avortement thérapeutique à toutes les dates de la grossesse si une infection grave, attestée par un conseil médical compétent, mettait en danger la vie de la mère ou celle du foetus.

Quant à l’IVG, elle est prohibée par la quasi-totalité des juristes musulmans. Mais, si les avis de ces savants divergent sur la légitimité d’une interruption volontaire avant les 120 jours de grossesse – période à partir de laquelle l’âme est insufflée – ils sont en revanche unanimes sur l’interdiction d’arrêter la grossesse passé ce délai.

Christelle : La sexualité peut–elle être séparée des sentiments ?

La sexualité est un ensemble de gestes complices et elle est à l’image des relations quotidiennes du couple. Plus le bien-être, la complicité et la tendresse se développeront dans la vie de tous les jours des époux, plus il sera facile de passer outre les barrières mentales et de s’épanouir sexuellement.

Monique. B : Pourquoi l’islam ne permet les rapports sexuels que dans le cadre du mariage ?

Dans la conception musulmane, il ne peut y avoir de sexualité en dehors du mariage et la chasteté est en effet une valeur importante de l’Islam. Néanmoins, le fait que cette religion prescrive des lois, des recommandations, en bref une éthique en matière de sexualité, ne signifie pas une condamnation sans bornes de la volupté. Au contraire ! Dès lors qu’elle s’inscrit dans ce cadre défini, toute satisfaction des sens devient légitime et le plaisir charnel, de l’homme comme de la femme, est vivement encouragé.

De plus, pour comprendre la restriction formelle au seul cadre du mariage, on peut envisager quelques pistes.

L’acte sexuel (même s’il n’est pas forcément toujours lié à la notion de procréation) est aussi le point de départ de la filiation. C’est certainement pour éviter les déresponsabilisations de pères d’enfants nés… en dehors de tout « cadre », que l’injonction existe. Dans ce cas, les séquelles psychologiques vécues par la mère (parfois encore ado) et l’enfant, peuvent être lourdes à porter.

Nous voyons aussi, dans le mariage, une idée séduisante qui est celle de l’exclusivité. D’aucuns voit souvent à tort la notion de « possession » et craignent en cela le mariage, là où l’Islam voit plutôt une relation saine où la confiance règne.

Enfin pour finir, aussi bizarre que cela puisse paraître pour les non-musulmans, la sexualité en Islam a une portée spirituelle. C’est une union entre un homme et une femme qui s’aiment en Dieu et qui se sont unis par et pour Lui. Pour que la communion soit totale, la sexualité ne peut donc s’inscrire que dans ce cadre légitime. Certains sages affirment même que la jouissance physique est un avant-goût des délices éternels du Paradis. Dans cet acte, Dieu nous rappelle Sa Miséricorde et nous ouvre les portes de l’Eden pour une courte durée, afin de nous encourager à cheminer vers Lui.


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11 commentaires

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    • Salut,
      L’acte sexuel est un plus grand péché que la pornographie qui reste néanmoins un péché. Donc ce ne pas le mot « mieux » qui convient ici mais le mot « mauvais ».
      La pornographie est donc moins mauvaise que la fornication.

      (c’est un péché de voir les parties intimes d’une personne même si cette personne est de même sexe que nous, un homme ne peut pas voir les parties intimes d’une femme ni même d’un homme et pareillement pour la femme)

      Et Dieu est plus savant.

  1. Salam aaleykoum
    Je suis chargé d’un lourd passé en terme d’activité sexuelle – que Dieu me pardonne – aujourd’hui je m’abstiens elhamduliLah mais j’y pense tout le temps et j’ai peur que cela puisse biaiser Mes démarches maritale.
    De plus que Dieu me pardonne de le mentionner – j’ai peur d’exiger des choses qui pourrait repousser ma potentielle épouse alors que je sais que cela me procure de l’excitation.
    Comment être serein par rapport à tout cela?

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