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Michel Houellebecq ou le triomphe de la corruption

Consacré. Lundi, sans surprise, l’écrivain Michel Houellebecq a obtenu le prix Goncourt pour son dernier roman, « La Carte et le Territoire ». L’occasion pour Oumma de se joindre à la célébration unanime de l’auteur en rappelant ici sa « haine de l’islam » ou ses anciens propos relatifs aux jurés de l’Académie Goncourt, ces notables que l’on doit « acheter ».

« Je ne participe jamais à ce qui m’entoure, je ne suis nulle part à ma place ». Cette citation du grand écrivain américain Howard Phillips Lovecraft semble, à première vue, convenir à celui qui lui consacra une biographie : Michel Houellebecq. Les deux hommes partagent le même regard, cynique et désabusé, sur leur époque et tous deux ont longtemps été en marge des canons littéraires. A une différence près : pour Michel Houellebecq, cette posture est une imposture. Loin de rejeter son époque, le romancier français en adopte au contraire les pires travers. A l’inverse du fabuleux Lovecraft, Houellebecq est dans l’air du temps. Mieux encore, cet admirateur déclaré de Nicolas Sarkozy et Jean-Pierre Pernaut, également coauteur d’une correspondance avec Bernard-Henri Lévy, devance la tendance.

1er Septembre 2001 : alors que certains s’apprêtent, dans dix jours à peine, à lancer avec brio le concept du choc des civilisations, le magazine Lire publie une longue interview de Michel Houellebecq à l’occasion de la sortie de son roman intitulé « Plateforme », ou l’histoire d’une romance anéantie dans un attentat islamiste. Extraits non tronqués :

Pour l’Islam, ce n’est plus du mépris que vous exprimez, mais de la haine ?

M.H. Oui, oui, on peut parler de haine.

Est-ce lié au fait que votre mère s’est convertie à l’islam ?

M.H. Pas tant que ça, parce que je ne l’ai jamais prise au sérieux. C’était le dernier moyen qu’elle avait trouvé pour emmerder le monde après une série d’expériences tout aussi ridicules. Non, j’ai eu une espèce de révélation négative dans le Sinaï, là où Moïse a reçu les Dix Commandements… subitement j’ai éprouvé un rejet total pour les monothéismes. Dans ce paysage très minéral, très inspirant, je me suis dit que le fait de croire à un seul Dieu était le fait d’un crétin, je ne trouvais pas d’autre mot. Et la religion la plus con, c’est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré… effondré ! La Bible, au moins, c’est très beau, parce que les juifs ont un sacré talent littéraire… ce qui peut excuser beaucoup de choses. Du coup, j’ai une sympathie résiduelle pour le catholicisme, à cause de son aspect polythéiste. Et puis il y a toutes ces églises, ces vitraux, ces peintures, ces sculptures…

Votre personnage principal en arrive à prononcer cette phrase : « Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme… »

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M.H.
La vengeance est un sentiment que je n’ai jamais eu l’occasion d’éprouver. Mais dans la situation où il se trouve, il est normal que Michel ait envie qu’on tue le plus de musulmans possible… Oui… oui, ça existe, la vengeance. L’islam est une religion dangereuse, et ce depuis son apparition. Heureusement, il est condamné. D’une part, parce que Dieu n’existe pas, et que même si on est con, on finit par s’en rendre compte. A long terme, la vérité triomphe. D’autre part, l’Islam est miné de l’intérieur par le capitalisme. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’il triomphe rapidement. Le matérialisme est un moindre mal. Ses valeurs sont méprisables, mais quand même moins destructrices, moins cruelles que celles de l’islam.

Quant aux propos qu’il fait tenir au narrateur de « Plateforme », ils sont du même tonneau : « L’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire – pardonnez-moi – que d’enculer leurs chameaux(…). Le soir tombait : quelques moutons terminaient leur journée. Eux aussi étaient stupides, peut-être encore plus que le frère d’Aïcha ; mais aucune réaction violente n’était programmée dans leurs gènes. »

Poursuivi en justice par des associations musulmanes pour injure raciale et incitation à la haine religieuse, Michel Houellebecq sera finalement relaxé. Invités le 8 septembre 2001 dans l’émission « Tout le monde en parle » de Thierry Ardisson, l’actrice Lubna Azabal et le comédien Daniel Prévost, tous deux d’origine arabe ou berbère, ont réagi avec indignation aux propos du romancier.

Un an plus tôt, c’est encore chez Thierry Ardisson qu’un aveu inattendu de la part d’un invité se produit. Interrogé sur un prix Goncourt manqué de peu, Michel Houellebecq révèle tout haut ce qui apparaît alors comme un secret de polichinelle : il ne pouvait pas obtenir le prestigieux prix car sa maison d’édition, Flammarion, n’avait « pas de ligne budgétaire pour acheter les jurés ». Dix ans plus tard, l’auteur est revenu dans le même groupe éditorial. Sa consécration, ce lundi 8 novembre, serait donc le signe d’une corruption enfin réalisable et brillamment parachevée, du moins si l’on en croit ses propos antérieurs. Cette fois-ci, Michel Houellebecq, qui s’estime aujourd’hui « profondément heureux », a bel et bien mérité son prix.

Dans la figure du paria qu’il a choisi d’incarner, son collègue, rival, et ancien voisin d’immeuble, Marc-Edouard Nabe, peut aujourd’hui se remémorer la phrase prononcée jadis par le nouveau lauréat et rapportée dans son roman, « Le Vingt-Septième livre  », paru en 2009 : « Si tu veux avoir des lecteurs, mets-toi à leur niveau ! Fais de toi un personnage aussi plat, flou, médiocre, moche et honteux que lui. C’est le secret, Marc-Édouard. Toi, tu veux trop soulever le lecteur de terre, l’emporter dans les cieux de ton fol amour de la vie et des hommes !… Ça le complexe, ça l’hu­milie, et donc il te néglige, il te rejette, puis il finit par te mépriser et te haïr »… Michel avait raison. Un best-seller a toujours raison ». Chantre de la médiocrité, faux lunaire et clown triste de l’islamophobie, Michel Houellebecq est désormais consacré par le système qu’il prétend abhorrer. Le couronnement d’une stratégie bien rôdée, basée sur le talent d’un communicant drapé en dépressif perpétuel. « Mabrouk ! », aurait pu s’exclamer sa mère pied-noir, ancienne militante au Parti communiste algérien et nullement convertie à l’islam, s’ils n’avaient pas rompu tout contact pour un motif ô combien révélateur. Comme elle l’a raconté au journaliste Denis Demonpion, auteur d’une biographie non autorisée sur Houellebecq, son fils lui a fait une terrible scène, en 1991 dans un McDo, quand il a appris qu’elle souhaitait se faire enterrer à Alger. Michel Houellebecq aurait alors tenu des propos violemment racistes pour tenter de la dissuader. Quand il s’agit de dévoiler les secrets les plus noirs de leur progéniture, les mères rejetées sont impitoyables.

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