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Quand Israël continue de bafouer la justice et d’humilier la France

L’amitié publiquement prodiguée par Nicolas Sarkozy envers Benyamin Netanyahu n’aura finalement servi à rien dans l’affaire Hamouri. Le scandale de la détention arbitraire du Franco-Palestinien demeure. Ce dimanche 26 juillet, la commission spéciale d’un tribunal israélien, qui devait examiner sa demande de libération anticipée, a rendu son verdict : Salah Hamouri, âgé de 24 ans, restera en prison. Alors qu’il venait d’effectuer les deux tiers de sa peine, le jeune homme, condamné sans preuve à sept ans d’incarcération pour un "délit d’intention", pouvait bénéficier en théorie d’une remise.

Détenu en Israël depuis mars 2005, l’étudiant, alors inscrit en sociologie à l’Université de Bethléem, avait été accusé de vouloir attenter à la vie d’un rabbin extrémiste sous le prétexte ubuesque de son passage nocturne en voiture à proximité du domicile d’Ovadia Yossef, chef spirituel du parti ultra-orthodoxe Shas. Il lui a été également reproché, dans la foulée et sans le moindre indice probant, de faire parti du FPLP, circonstance aggravante, en raison de témoignages, aussitôt rétractés, de détenus palestiniens. A la mascarade judiciaire s’en est suivi une lâcheté diplomatique.

Tandis que les cas particuliers de Gilad Shalit, soldat franco-israélien engagé dans l’armée de Tsahal, et de Clotilde Reiss, l’étudiante récemment arrêtée en Iran, ont fait l’objet de vives réactions d’indignation de la part des autorités françaises, le silence politique -et médiatique- continue sur le sort de Salah Hamouri. Sans doute faudra-t-il compter sur le militantisme sans relâche des nombreux comités de soutien du Franco-Palestinien, eux-mêmes encouragés par divers élus tels Daniel Cohn-Bendit et Henri Emmanuelli, pour parvenir à faire reconnaitre cette décision arbitraire. Le personnage censé pouvoir faire pression afin de résoudre cette injustice patente, en l’occurence le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est aux abonnés absents.

Mis à part la vague promesse faite à la mère de Salah Hamouri en février 2008 de "faire passer le message" à qui de droit, le croisé de l’humanitaire à géométrie variable continue vaillamment de courber l’échine sur la question sensible des actes illégaux commis par Israël. Interrogé le 8 juillet sur France Info, le ministre avait fait sensation, malgré lui, en confondant la minorité sino-musulmane des Ouïghours avec le terme générique d’un célèbre dessert lacté.

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Peu auront retenu lors de cette interview effectuée par Raphaëlle Duchemin la terrible réponse de Bernard Kouchner quant à la suggestion de la journaliste de convoquer l’ambassadeur israélien, suite aux brimades régulièrement exercées par des militaires de Tsahal à l’encontre de médecins français à l’entrée du territoire de Gaza : "cela ne sert à rien, voyons…c’est tout le temps comme cela".

Protester au nom de la France contre la détention illégale par Israël d’un de ses ressortissants ? Cela aussi, sans doute, ne servira "à rien" dans l’esprit des dirigeants de la diplomatie hexagonale. Au silence et à l’impuissance s’ajoute désormais le déshonneur.

Bonus : un reportage consacré au parcours de Salah Hamouri ainsi qu’au sort des prisonniers politiques en Israël

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